En quoi la sélection et la diversité génétique sont des leviers de compétitivité et de durabilité pour les filières bio ?
Tel était le thème de la conférence du 23 février sur le stand de l’Acta.
Très concrètement, les instituts techniques agricoles mènent des travaux de recherche et développent d’appui à la sélection et au déploiement des variétés végétales et races animales pour mieux s’adapter aux contextes locaux et aux marchés.
5 témoignages sont donnés par nos experts en vigne, en grandes cultures, en élevage de ruminants et en élevage de volailles : Anastasia Rocque (IFV), Amélie Carrière (ARVALIS), Coralie Danchin (Idele- institut de l’Élevage), Soizick Rouger (ITAB).
Ces missions doivent faire l’objet d’un consensus, ce qui est long et délicat, car les éleveurs représentent une diversité de systèmes. Un programme de sélection est alors établi et mis en œuvre. L’institut peut appuyer toutes les missions, selon les besoins : les OS de races d’ovins allaitants sollicitent plus l’appui de Idele pour les missions de routine que l’OS Prim’Hostein par exemple.
Ces caractéristiques poussent les systèmes bio à rechercher des animaux robustes. La sélection de ces éleveurs se fait en priorité sur les critères suivants : longévité, reproduction, vigueur des jeunes, résistance à des maladies, tout en souhaitant le maintien d’une production suffisante. L’avantage en ruminant par rapport aux monogastriques est que l’éleveur peut choisir ses reproducteurs et faire de la sélection au sein de son troupeau.
Les critères de sélection ont évolué au niveau global : en 1986 par exemple, en Holstein, la production représentait plus de 75% de l’index de synthèse, en 2024, elle représentait moins de 40% de l’index. Les caractères fonctionnels, comme la santé des pieds, la résistance au parasitisme, la longévité ou la vigueur des jeunes, sont de plus en plus pris en compte.
L’Idele travaille avec l’INRAE pour développer les connaissances sur les interactions génotype – milieu, qui sont une perspective d’intérêt pour s’adapter à la diversité des systèmes dont les systèmes bio.
L’Idele est également impliqué dans la conservation des races locales de ruminants à petits effectifs, ce qui permet de :
- Maintenir la diversité des races bovines, ovines et caprines.
- Travailler à l’identification des caractères spécifiques de ces races adaptées à leurs territoires.
- Soutenir les élevages et les filières régionales, en particulier les produits de terroir associés à ces races.
Sélection animale en monogastriques bio – exemple des souches de volailles à double-fin
La sélection des souches de volailles est extrême entre les deux débouchés : l’élevage des frères des pondeuses était une impasse. Dans le cadre du projet européen PPILLOW, l’ITAB a étudié les souches à double fin, qui sont donc un compromis entre les deux débouchés. Il a fallu trouver ces souches portant le compromis, qui sont souvent des variétés rustiques.
Les résultats du projet sont détaillés dans cette video :
Il y a donc un coût à la transition, mais sur le moyen-long terme le compromis pourra être maximiser.
La variété génétique est donc une clé pour l’adaptation à l’environnement et au cahier des charges bio.
Pour en savoir plus sur les travaux des ITA en cours voir la plaquette :
Variétés végétales et races animales, leviers de compétitivité et de durabilité pour les filières bio, programme Synergies Bio & Non bio.
Les replays de la Séquence innovation et l’émission Semence Mag sont aussi en ligne.