La compétitivité et la résilience des exploitations sont aujourd’hui davantage fragilisées par les aléas climatiques plus fréquents et plus marqués : l’agriculture est interpellée sur certains modèles de production parfois trop gourmands en intrants et critiqués d’un point de vue environnemental. L’organisation des territoires et des filières agricoles s’accompagne souvent d’une spécialisation, pouvant entraîner une pression forte sur l’environnement (ex : polluants dans le milieu), des déséquilibres écologique et agronomique (ex : sélection bioagresseurs, diminution de la biodiversité, excédent ou absence de matières organiques, etc.), et une certaine fragilité économique face à des évolutions marquées du contexte (marché, crise sanitaire, climat, etc.).
La production, la collecte, la transformation et la commercialisation des biens produits ou utilisés sur un territoire sont concernées et remises en question par les consommateurs et la société.
La viabilité et la transmissibilité des exploitations, leur contribution à l’emploi et le maintien d’un tissu économique et social dans le territoire sont également remis en question par la perte de compétitivité des exploitations agricoles traditionnelles et l’émergence de nouvelles formes d’agriculture dont la viabilité économique sur le long terme doit encore faire ses preuves.
La réponse aux enjeux de maintien de la compétitivité, de renforcement de la durabilité et de développement de la résilience, se construit par la conception et la mise à l’épreuve de solutions innovantes d’un point de vue technique et organisationnel, dont les performances et les impacts doivent être maîtrisés et évalués.
De nombreux leviers d’actions techniques existent pour développer les innovations à l’échelle du système d’exploitation : protection intégrée des cultures, intensification des régulations biologiques, développement des observations et de suivi du milieu en continu (capteurs et BigData), réduction des coûts de production et de la pénibilité du travail (robotique), adaptation des objectifs de production au contexte pédoclimatique, etc.
Certaines pratiques agroécologiques ne prennent sens qu’à des échelles supra exploitation ; c’est le cas des haies. La mise en œuvre de ces pratiques suppose alors de s’intéresser à des collectifs et pas seulement d’agriculteurs.
Les innovations en termes d’organisation des productions à l’échelle territoriale sont un autre levier d’action. Il s’agit notamment d’imaginer les voies de diversification qui favorisent les synergies et les interactions au sein ou entre des systèmes de production, d’exploitation et de filières dans un objectif de développement d’une économie circulaire.
Le rôle de l’Acta et des Instituts Techniques Agricoles est d’être acteurs de ce processus en proposant des solutions techniques et organisationnelles et en évaluant leurs performances avant leur mise en œuvre ou in itinere.
En apportant des références, des méthodes et des outils, ils contribuent à éclairer les décisions des agriculteurs et des acteurs du développement agricole, rural et territorial et accompagnent les changements techniques à l’échelle de l’exploitation et des dynamiques territoriales.