FR - Morsures de queues : caractériser les sons de l’élevage pour détecter, alerter et prévenir

Contexte / Enjeux
La règlementation interdit la coupe de la queue des porcs en routine en élevage. Cette pratique est réalisée pour réduire le risque de morsures qui peuvent occasionner à l’échelle individuelle des lésions graves, voire de la mortalité, et à l’échelle collective du stress pour l’ensemble des porcs. L’IFIP poursuit les projets de recherche pour accompagner les éleveurs sur cet enjeu, via des suivis d’élevage, des essais en station, des outils de suivi et la recherche d’outil d’alerte.
L’objectif du projet SOLBI (Sounds Like Biting) est d’utiliser les vocalisations comme moyen de prévenir l’apparition de morsures par un suivi en continu des animaux améliorant ainsi la surveillance.
Des enregistrements audio et vidéo ont été réalisés dans huit salles de post-sevrage de configurations différentes réparties dans des élevages commerciaux et expérimentaux. Chaque salle comportait a minima deux cases de porcs à queue entière suivies. Le démarrage des morsures de queue a été identifié par un relevé quotidiennement de l’état des queues des animaux par les éleveurs. L’ensemble des interactions entre animaux et les vocalisations associées ont été relevées sur les 24 heures précédant l’apparition de la caudophagie, pendant la période d’éclairement des animaux, pour une case de chaque environnement. Cela correspond à plus de 15 000 interactions et près de 7600 vocalisations.
L’Ifip a étudié la relation entre les comportements et les vocalisations, et a observé que 82% des interactions ne sont associées à aucune vocalisation. Cependant il existe une association préférentielle entre les cris et les comportements orientés vers la queue (figure). La base de données constituée, complétée de sons liés aux environnements des animaux, est utilisée pour développer un outil permettant de caractériser les sons. Les résultats montrent la possibilité de relier les comportements orientés vers la queue à des certaines vocalisations et rendent prometteur l’utilisation de cet outil pour détecter des signes précoces de caudophagie.
Référente technique
Valérie Courboulay, ingénieure bien-être animal IFIP, valerie.courboulay@ifip.asso.fr