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L’intégration des plantes de service dans les agrosystèmes bananiers de Guadeloupe et de Martinique sont utilisées pour rendre différents services à vocation écosystémique.
Les plantes de service, utilisées notamment en phase de jachère, jouent un rôle clé dans le contrôle des nématodes, qui sont des bioagresseurs nuisibles aux cultures. Durant la phase de culture, ces plantes contribuent également à la gestion des adventices et au recyclage des éléments nutritifs dans le sol, ce qui permet de maintenir la fertilité, tout en limitant l’usage de produits chimiques. Ainsi, cette approche permet de rendre la culture bananière plus résiliente et durable tout en maintenant la productivité des exploitations agricoles.
Les systèmes de culture bananiers intégrant des plantes de service ont été lancés en 2008 dans le cadre du Plan filière Banane Durable, porté par l’UGBAN, l’IT2 et le CIRAD. Cette approche a été développée pendant plus de 10 ans en Guadeloupe et Martinique et a été un tournant pour la filière banane.
L’utilisation des plantes de service dans les bananeraies a marqué une avancée significative dans les pratiques agricoles, permettant de répondre à des enjeux environnementaux et agronomiques. A fin 2023, c’est près de 80% des bananeraies qui étaient enherbés avec des plantes de services.
Ce changement, bien que répond à des contraintes économiques et techniques, soulève des questions sur l’efficacité agronomique et les coûts induits.
Les données recueillies sur l’évolution des surfaces couvertes dans les systèmes de culture bananiers en Guadeloupe et en Martinique montrent une tendance positive jusqu’en 2022, avec une couverture atteignant 86,1% en Guadeloupe et 77,6% en Martinique. Cependant, en 2023, une baisse a été observée, portant la couverture totale à 77,6%. Malgré cette diminution, environ 8 000 ha de SAU Banane restent couvertes, tant sur les parcelles en production que sur celles en jachère.
Les producteurs ont adopté la pratique de la couverture des sols, principalement avec des plantes spontanées plus adaptées aux conditions climatiques actuelles, et dans une moindre mesure, des plantes semées. La chute observée en 2023 pourrait être attribuée à l’augmentation des coûts liés à la gestion mécanique de l’enherbement, qui dépassent désormais 4 000 €/ha, selon une étude de la filière. L’augmentation des coûts, multipliés par quatre, a conduit à des dépenses non négligeables, rendant cette pratique difficile à maintenir financièrement pour les producteurs.
Pour répondre à cette problématique, l’intégration des animaux de services constitue une alternative agroécologique prometteuse pour limiter l’enherbement.
Dans ce cadre, des réseaux d’essais participatifs ont été mis en place au sein des projets Territoire Durable et Ecophyto II+ Animaux de Services (ADS), visant à introduire des animaux dans les systèmes bananiers.
HATIL Esther, IT2