Contexte / Enjeux

En France, un unique clone de camomille romaine à fleur double est cultivé (pour l’huile essentielle & l’herboristerie). Les performances agronomiques de ce clone sont en déclin (perte de stabilité génétique, diminution du rendement et de la qualité de l’huile, faible tolérance à la sécheresse, faible compétitivité face aux adventices).

Les acteurs de la filière ont exploré le levier de la création variétale pour répondre aux diverses problématiques.

A l’origine, deux objectifs

Ce « pré-breeding » pour la sélection de nouvelles variétés de camomille romaine a servi deux objectifs :

  • évaluer la diversité génotypique et phénotypique du matériel végétal cultivé et sauvage afin d’identifier des parents potentiels pour une nouvelle variété,
  • et à étudier la faisabilité de croisements dirigés, et notamment étudier la transmission du caractère « fleur double ».

Pour bien comprendre les résultats apportés, il faut savoir que les ressources génétiques sauvages disponibles sont des camomilles à fleurs simples, alors que la camomille cultivée est à fleurs doubles, lui donnant un aspect pompon, essentiel pour l’herboristerie.

Si les fleurs simples sont étudiées, c’est bien pour être utilisées en tant que parent de la nouvelle variété, mais la nouvelle variété obtenue, devra, quant à elle être à fleurs doubles pour continuer de répondre aux deux débouchés de la camomille romaine. Autrement, il sera envisagé de développer deux variétés distinctes pour chaque débouché.

Les réponses apportées par le projet CAROSEL :

  • Les camomilles à fleurs simples doivent être utilisables pour améliorer la concurrence vis-à-vis des adventices.
  • Ces dernières sont plus précoces en termes de date de floraison que celles à fleurs doubles. Cette précocité peut être exploitée en sélection pour améliorer la tolérance aux stress hydrique (stratégie d’évitement).
  • Les camomilles à fleurs simples sont de manière générale plus productives. Les fleurs simples peuvent donc être utilisées pour améliorer la vigueur générale des plantes cultivées.
  • Sur la totalité des camomilles étudiées, un seul individu a été identifié comme entrant dans la norme AFNOR (huile essentielle), mais il est cependant peu productif. D’autres plants ont montré une huile essentielle s’approchant de la norme, mais avec d’excellentes caractéristiques agronomiques.
  • A priori, tous les clones à fleurs doubles « Producteurs » évalués dans cette étude ont une origine génétique assez proche entre eux, et assez proche du clone d’Anjou. Seul le clone à fleurs doubles DOKSAN semble avoir une origine différente de celle du clone d’Anjou (ou a accumulé beaucoup plus de mutations que les autres ?).

Il est possible de faire des croisements en utilisant des camomilles romaines à fleurs doubles (en tant que mères). La descendance obtenue est viable et reproductible. Même si la première génération de descendants est à 100% avec un phénotype « fleur simple », la présence de phénotype « fleurs doubles incomplètes » en 2ème génération laisse penser qu’il est possible d’obtenir des descendants fleurs doubles en orientant le choix des parents ou en allant plus loin dans les générations de descendants.

Référente du projet

Berline Fopa-fomeju, Responsable du pôle caractérisation des ressources génétiques à l’iteipmai

Partenaires scientifiques

iteipmai, cnpmai

Partenaire financier

Région Pays de la Loire, CasDar, consortium de 5 acteurs de la filière