Contexte / Enjeux

Le dépistage des ravageurs est une clé de la réussite du biocontrôle. Pourtant, cette étape souffre d’un déficit d’outils pour mesurer la pression parasitaire, notamment dû à une diversité et une spécificité des espèces rencontrées dans les serres horticoles.

Lutter contre les ravageurs à l’aide d’un piège connecté

Améliorer le dépistage des lépidoptères est une nécessité en filières végétales pour positionner les leviers associés en biocontrôle. De nombreuses espèces sont spécifiques à l’horticulture ornementale et les pièges connectés qui ont vu le jour possèdent rarement les algorithmes de détection associés. ASTREDHOR Sud-Ouest a initié un projet en 2019, financé par la région Nouvelle-Aquitaine, en partenariat avec CAP2020 et leur piège Delta CapTrap® Vision. L’objectif est de développer un comptage automatisé des papillons de la pyrale méditerranéenne Duponchelia fovealis pour cibler les périodes d’intervention. Si le matériel évalué est classique, c’est bien le traitement des données qui est innovant. Le piège se présente sous la forme d’un delta jaune avec une caméra embarquée au-dessus d’une plaque engluée, d’un double éclairage et d’une alimentation par panneau solaire. Ce dispositif permet de suivre à distance les captures journalières. Après 3 ans de déploiement sur 3 sites de production, la prédiction de comptage est précise à 98 %.

Fort de ce succès, l’équipe s’est attaquée en 2021 à la détection multi-espèces de très petits ravageurs (thrips, pucerons, cicadelles) pour automatiser le comptage des plaques engluées utilisées pour leur capture dans les serres. Les premiers résultats sont encourageants (précision de 88,7 %) et le nombre d’images labélisées doit être augmenté pour nourrir l’algorithme de prédiction. Un prototype devrait voir le jour d’ici la fin de l’année 2022. En parallèle, la détection multi-ravageurs est aussi travaillée dans les pièges à phéromones pour faire des pièges connectés des outils utiles aux producteurs pour l’assister dans sa prise de décision.
Ce projet est aussi co-financé dans le cadre du projet ABA PIC : Accélération du Biocontrôle et des Agroéquipements pour la Protection Intégrée des Cultures porté par l’Acta.

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Contact

Émilie MAUGINIngénieure expérimentation recherche et responsable conduite et gestion projets / emilie.maugin@astredhor.fr
ASTREDHOR – Institut technique de l’horticulture