Le Cadmium, un élément à surveiller dans toute la chaîne alimentaire
Contexte / Enjeux
Le cadmium est un élément trace métallique répandu dans l’environnement et sa présence en faible quantité dans divers aliments constitue un enjeu de santé publique, en raison de ses effets néfastes sur la santé humaine.
Dans cette optique, la plateforme de surveillance de la chaine alimentaire a récemment publié un rapport exhaustif portant sur les dispositifs de surveillance du cadmium mis en place dans la chaîne alimentaire, mettant en lumière les risques potentiels et les mesures à mettre en œuvre pour atténuer ces risques.
Impact du Cadmium sur la santé humaine
Le cadmium est un élément métallique qui se trouve naturellement dans l’écorce terrestre, à des concentrations faibles. Les activités humaines, à travers les émissions industrielles et la pollution urbaine, contribuent cependant à le disperser dans les eaux, dans l’air et dans les couches superficielles des sols. Il peut ainsi s’accumuler dans les végétaux et les animaux, ce qui le rend accessible à de nombreux organismes, y compris l’homme, par le biais de la chaîne alimentaire.
Le cadmium est susceptible d’entraîner des néphropathies et des déminéralisations osseuses, il a également été classé cancérogène pour l’exposition par la voie respiratoire. Concernant la voie orale, la cancérogénicité n’a pas été clairement mise en évidence.
En France, la dernière Étude de l’Alimentation Totale conduite par l’Anses dans la population adulte et chez les enfants de plus de 3 ans a montré que 0,6 % de la population adulte et 15 % des enfants (3-17 ans) étaient exposés à des concentrations journalières supérieures à la valeur toxicologique de référence établie par l’EFSA en 2008. Le cadmium dans l’alimentation constitue donc un enjeu de santé publique et à ce titre, il fait l’objet d’une surveillance encadrée par la réglementation, complétée par des démarches volontaires.
Cependant, plusieurs études confirment une augmentation des concentrations moyennes en cadmium pour presque toutes les catégories d’aliments ou des concentrations urinaires en cadmium.
Évaluation des systèmes de surveillance
La Plateforme Surveillance de la Chaine Alimentaire, à laquelle participe l’Acta, a donc décidé de mettre en place un groupe de travail dédié pour permettre aux organismes concernés par la surveillance du cadmium de mener une réflexion commune sur cette problématique à tous les maillons de la chaîne alimentaire et dans les différentes filières.
Ce groupe de travail a réalisé un état des lieux des systèmes de surveillance du cadmium en France.
En complément, près de 75 000 résultats d’analyse des mesures du cadmium dans les aliments sur la période 2010-2019, issus de dispositifs de surveillance publics et privés, ont été exploités pour évaluer la qualité des données de surveillance.
Différents points clés qui conditionnent la qualité de la surveillance ont été évalués par le groupe de travail et ont donné lieu à 18 recommandations.
Ces dernières portent sur :
- les méthodes d’échantillonnage mises en œuvre par les opérateurs de la surveillance,
- la qualité des données collectées par les dispositifs de surveillance,
- les méthodes analytiques utilisées et leur adéquation aux exigences réglementaires,
- les collaborations à développer entre les acteurs et les filières en vue de mutualiser les efforts de surveillance
Pour aller plus loin
Recommandations pour améliorer la surveillance du Cadmium
Emilie Donat, chargée de missions Qualité, Sécurité sanitaire, traçabilité à l’Acta a co-animé, avec Hélène Bernard de l’Inrae, ce groupe de travail Cadmium, composé de 15 membres (autorités, professionnels, agences sanitaires, instituts de recherche et instituts techniques), permettant d’aboutir à 18 recommandations à destination de l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire.
Celles-ci, ainsi que la méthode de travail et l’ensemble des résultats sont rassemblés dans un rapport du groupe de travail qui s’accompagne d’un document de synthèse du rapport en 12 pages et d’une fiche-résumé schématisant les travaux réalisés en une page.
Par ailleurs, les travaux conduits ont également donné lieux à une démarche « Retour d’expérience » (voir rapport RETEX) pour orienter les travaux sur d’autres contaminants chimiques.
Les partenaires :
- Plateforme SCA
- Inrae
- ANIA
- ANSES
- CITTPPM
- CNIPT
- Intercéréales
- FCD
- Hypérion
- Terres inovia
- la coopération agricole
- Ministères en charge de l’agriculture, de l’économie et de la santé
- Unifa