Contexte / Enjeux

Le programme européen GEroNIMO vise notamment à fournir aux éleveurs de nouvelles connaissances et de nouveaux outils afin de promouvoir des méthodes de sélection innovantes. Un des workpackages du projet est dédié à la gestion de la biodiversité ; il est piloté par l’Ifip.

Dans ce cadre, une large enquête a été menée auprès des acteurs impliqués dans la conservation des races locales de porcs et de poules : des éleveurs, techniciens, gestionnaires ou transformateurs. L’objectif était de leur faire décrire les élevages et programmes de gestion de la diversité génétique afin d’identifier des leviers d’amélioration.

Il s’agissait aussi de recueillir leurs motivations, leurs perceptions de l’avenir des races locales, leur avis sur la sélection ou leurs attentes vis-à-vis des pouvoirs publics. L’enquête s’est déroulée principalement en ligne et était disponible en 7 langues dont l’anglais et le français.

Plus de 80% des participants se disent favorables à la sélection génétique

Avec 550 participants, l’enquête a rencontré un réel succès malgré une participation déséquilibrée entre pays (figure). Au total 126 races sont représentées par au moins un acteur : 32 races locales porcines, 94 races locales de poules. Toutes les races locales porcines françaises sont bien représentées au regard de leurs effectifs d’élevages.

Les réponses collectées confirment les modes d’élevage connus : de très petits ateliers (taille médiane de 9 truies ou 15 poules), des animaux majoritairement élevés en plein air et en race pure …

D’autres résultats sont plus originaux. La préservation des ressources génétique constitue la première motivation des acteurs.

Vient ensuite le loisir pour les races locales de poules et l’activité économique pour les races locales de porcs. Ainsi, la part médiane de revenus des participants liée aux races locales est de 42 % en porc contre 0% en poule.

Plus de 80% des participants se disent favorables à la sélection, notamment sur des caractères de reproduction en porc et de production en poule. Néanmoins de nombreux freins à la sélection existent comme le manque de moyens.

En outre, les participants expriment des inquiétudes quant à la pérennité des races locales à l’avenir : les risques économiques et liés à la règlementation sont les plus pointés. Ils attendent plus de soutien de la part des pouvoir publics : pour in- citer à plus de productivité ou lutter contre l’utilisation abusive des noms des races de porcs, ou pour financer des programmes de recherche sur les RL de poules.

Les persepctives

Un panorama du paysage des races locales européennes a été dressé. Au-delà de la richesse des informations collectées, l’enquête a permis d’impliquer les acteurs de la préservation des RL dans le programme GEroNIMO, ; cela facilitera le transfert sur le terrain des outils et connaissances développés. Des développements méthodologiques d’amélioration des programmes de gestion des races locales prolongent ce travail : les races françaises Nustrale et Noire de Challans (photos) font l’objet d’études de cas. En outre, la diversité épigénétique d’une trentaine de races locales de porcs et de poules sera étudiée ; ces marques épigénétiques traduisent l’adaptation des animaux au milieu.

Pour aller plus loin

En savoir plus

Contact : marie-jose.mercat@ifip.asso.fr

Partenariats : INRAE GenPhySE et GABI, Consortium Européen GEroNIMO, projet intégré dans EuroFAANG

Financeur : Union Européenne programme Horizon 2020 recherche et innovation, n° d’agrément Convention de subvention No 101000236.